Le concept d'"utopie" et d'"utopiste" a captivé la société pendant des siècles, catalysant un grand nombre de visions, de plans et de désirs futuristes. Dans l'imagination, les utopies évoquent des images idylliques d'un avenir irréalisé, mais en réalité, il s'agit surtout d'entreprises frustrées par les complexités de la société et de l'économie.

Notre échec continu à atteindre l'utopie - un mot qui se traduit littéralement par "pas d'endroit" en grec - n'a fait que catalyser le désir. Les visions de l'utopie figurent en bonne place dans l'histoire de l'architecture et de l'urbanisme, de l'extravagance néoclassique de Claude Ledoux à l'idéal agraire de la Broadacre City de Frank Lloyd Wright, en passant par les parodies conceptuelles de Superstudio.

Apparemment sans lieu, sans fin et sans développement, les environnements désertiques ont longtemps servi d'ardoise vierge(tabula rasa) pour la réalisation de projets utopiques. Le désert de Californie du Sud, où tant de capitaux et de personnalités sont entrés en collision, ne fait certainement pas exception à la règle.

Dans cet exposé éclairant et entièrement illustré, l'historien de l'architecture Luke Leuschner examine les nombreuses variétés d'utopies qui ont été construites ou imaginées dans la région de la vallée de Coachella. Il abordera des exemples plus typiques d'utopies dans la région, notamment une sélection de colonies bohèmes ou l'Institut de physique mentale de Lloyd Wright (1946), mais il adoptera également une perspective utopique sur des exemples tels que les country clubs, les œuvres fondatrices du modernisme du désert, ou même Modernism Week lui-même.

En fin de compte, l'objectif de cette présentation est de tisser un fil utopique à travers l'histoire architecturale et urbaine de la vallée de Coachella et d'élargir et de compliquer la notion conventionnelle d'"utopie".