Howard Smith (1928-2021) était un artiste noir du New Jersey qui a émigré en Finlande au plus fort de la guerre froide en tant qu'agent involontaire de la CIA. Il s'est ensuite fait connaître par ses œuvres d'art, ses textiles et ses céramiques, qui ont été produits par certaines des plus grandes entreprises de design de Scandinavie pendant l'apogée du modernisme d'après-guerre. Il est le seul artiste noir à avoir participé à la riche conversation sur le design entre les pays nordiques et les États-Unis et l'un des rares artistes noirs de sa génération à avoir collaboré avec succès avec l'industrie. Pourtant, parce qu'il a travaillé principalement en Finlande, il est presque entièrement inconnu aux États-Unis.

Steven Wolf, conservateur indépendant, présentera un nouveau livre sur Smith publié par le Palm Springs Art Museum et donnera un aperçu de la toute première rétrospective américaine de Smith au musée, qui ouvrira ses portes en mai. Pour l'artiste, décédé en 2021, il s'agira d'un retour au pays doux-amer. Smith a passé huit ans en Californie du Sud dans les années 70 et 80, travaillant sur les questions de la négritude et de la représentation dans les dernières années du Black Arts Movement. Cependant, malgré des expositions individuelles à l'UCLA, au Scripps College et au Museum of African American Art, il est resté un étranger à Los Angeles, un ex-patriote finlandais vivant en marge de la société.

L'exposition et le catalogue racontent le parcours détourné de Smith dans l'histoire de l'art et explorent son œuvre d'une fluidité unique : il a réalisé des œuvres sur presque tous les supports imaginables et a franchi sans peine les frontières rigides qui séparent l'art et le design, les beaux-arts et l'art commercial. L'histoire de Smith est celle d'un artiste singulier confronté aux grandes forces historiques de son temps : le racisme, le modernisme, l'idéologie de la guerre froide et la diaspora africaine.

Une séance de dédicace suivra la présentation.

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Gratuit, billet obligatoire